France, le retour

Je reçois des courriels de français désirant rentrer en France après plusieurs années au Québec. Beaucoup de questionnements, les mêmes que les miens avant que je ne franchisse l’océan dans le sens du retour.

On trouve une tonne d’information vantant l’expatriation au Québec, largement soutenue par le gouvernement du Québec lui-même qui invite les jeunes français, à grand renfort de publicité et de réunions d’informations, à franchir l’Atlantique pour gagner la terre promise, l’eldorado, bref, le pays où tout est tellement plus facile, tellement mieux, tellement tout…

Mais pour le retour au pays, que ce soit après 6 mois ou après 10 ans, il n’y a rien ou presque : une page sur le site web du Consulat de France à Montréal qui explique les démarches administratives qui nous attendent, des proches qui nous disent que la France est bien malade, des appartements au loyer prohibitif accessible seulement si on justifie d’un travail longue durée, et son courage à deux mains.

Un expatrié (francophone) est accueilli les bras ouverts au Québec (il faut sauver la langue...) : une semaine d’information est offerte aux arrivants par le Ministère de l’Immigration, ce qui fait gagner 6 mois dans la connaissance et l’intégration au pays. Il y a aussi le parrainage de l’Union française, où un ancien prend en charge un petit nouveau… C’est sans compter toutes les structures mises en place pour la recherche d’emploi : Office des migrations internationales, Agence montréalaise pour l’emploi, etc. Il y a aussi Objectif Québec, association de réseautage professionnel, organisant aussi des sorties culturelles et sportives. Bien des choses sont offertes au français qui désire s’installer au Québec et en particulier à Montréal.

Quand il s’agit de rentrer chez soi, dans le pays qui nous a vu naître et grandir, c’est bien autre chose qui nous attend. Ce qui nous attend, c’est l’ANPE (Pole Emploi depuis peu), la galère de l’administration française (s’y ancrer à nouveau n’est pas chose aisée), la nouvelle monnaie (l’Euro), un pays qui a évolué sans nous et nous qui avons vieilli sans lui.

Non, rentrer chez soi n’est pas facile et il faut peut-être mettre encore plus d’énergie que pour partir. C’est comme une nouvelle expatriation en fait, mais là, le pays à conquérir, c’est le sien.
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8 commentaires:

  1. Bonjour Helen,
    Ton commentaire me touche beaucoup.
    Quand j'ai reçu ma naturalisation française, j'ai été très déçue. Je m'attendais à quelque chose, un cocktail de bienvenue avec la Marseillaise, quelque chose dans le genre. C'était important pour moi, pour devenir fière de mon nouveau pays. Rien. On m'a seulement demandé si je voulais "franciser" mon nom ... Dommage, je ne crois pas que ce soit la solution pour faciliter l'intégration des migrants. Bonne journée !

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  2. Je suis Québécoise et je viens de revenir d'une année en France... Je dirais que la France n'est pas facilitante pour personne. Jamais je n'ai eu de cocktail de bienvenue, de procédures clairement expliquées, etc. Je me suis souvent heurtée à des démarches administratives très longues, des portes barrées alors que le service disait être ouvert, etc. Le problème est effectivement de la manière que la France gère ses dossiers, elle aurait besoin de se rajeunir un peu. Je n'ai pas eu non plus de fanfares et trompettes pour mon retour au Qc, mais il me semble qu'il fait bon revenir chez soi, que le Québec me donne l'impression que les informations sont plus accessibles et véridiques que ce à quoi j'ai pu souvent me heurter durant mon séjour français(agréable soit dit en passant malgré mes commentaires plus négatifs).

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  3. Il faut tout de même préciser la différence démographique entre les deux territoires, d'un facteur de 10 (environ 6 millions vs 60). Je pense que ceci explique en partie la lourdeur de l'administration française. En partie seulement...

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  4. Oui, c'est effectivement un facteur important... D'où l'importance encore plus grande de moderniser les procédures administratives... Le travail sera sans doute long, mais à moyen terme, je crois qu'il promet une meilleure efficacité.

    Ne serait-ce que les sites Internet. Si l'information qui s'y trouve était à jour, je ne compte pas l'économie de temps que cela aurait pu engendrer aux gens à ne pas se présenter alors que le service était fermé, etc. C'est pourtant assez simple, un webmestre et le tour est joué. Ou est-ce mon utopie face à une France qui tient à ses principes, mais qui fait aussi son charme...

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  5. plateau102@videotron.ca20 septembre 2009 à 14:46

    Faut pas croire que s'exiler ca regle nos frustrations.Au Quebec j'ai l'impression que tout va etre regler demain, mais demain ne vient jamais. Quand je vais en France, y voir ma fille qui est devenu citoyenne, je trouve une certaine regiditee qui fait que demain n'est pas une excuse quebecois que l'on donne comme ca pour calmer le peuple. Demain va venir en France une fois que le peuple aura descendue dans la rue ou fait la greve. Ici on doit attendre que l'on degele pour avancer et quand c'est le temps de faire c'est l'hiver qui revient.

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  6. Bonjour,

    Je suis à Montréal depuis 3 mois, et personnellement, je ne trouve pas le Québec si accueillant que ça :
    - D'abord, il est vrai qu'il existe bcp plus de structures accueillant les étrangers au Québec qu'en France. Comme déjà cité, "Objectif Québec", "Union Française", "OFII", etc. Mais sachez qu'il s'agit là des structures françaises, gérées par des Français. Pour ce qui est de l'OFII, l'organisme présent à Montréal est entièrement financé par le gouvernement Français. Pour les deux autres, ils sont en partie financés par le gouvernement Québécois, mais ils sont gérés par des Français. Pour ce qui est de l'Objectif Québéc, l'association est née de l'initiative propre du président de l'association actuel, qui est encore une fois un Français. => Conclusion : S'il existe autant de structure accueillant les Français au Québec, c'est parce que les Français qui sont arrivés ici ont pris l'initiative de créer des associations pour aider leurs compatriotes à s'y installer.
    - Ensuite, il est vrai aussi que le gouvernement Québécois nous ouvre le bras, à nous les francophones. Mais les Québécois, qui vivent ici et que vous côtoyez tous les jours, ne veulent pas de francophones sur leur territoire !!! Il y a un énorme écart entre les objectifs du gouvernement qui a besoin de ressources externes pour peupler le territoire (et si possible de mains d'oeuvre qualifiés) et le peuple Québécois qui en a marre des "envahisseurs" francophones. Et les québécois ne veulent surtout pas de vous si vous êtes qualifiés. Ils ont peur que vous leur preniez leur place ! (C'est ce qu'on n'arrête pas de me dire ici...).
    Questions : Pourquoi, au Québec, ne reconnait-on pas vos expériences à l'étranger ? Et cette non-reconnaissance vaut pour tous les étrangers, francophones et non-francophones.
    Ex : Une "directrice financière" au Pérou fait de l'inventaire dans une usine de vêtement à Montréal. L'an prochain, elle part à Toronto avec son mari.

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  7. Bonjour,

    Je suis à Montréal depuis 3 mois, et personnellement, je ne trouve pas le Québec si accueillant que ça :
    - D'abord, il est vrai qu'il existe bcp plus de structures accueillant les étrangers au Québec qu'en France. Comme déjà cité, "Objectif Québec", "Union Française", "OFII", etc. Mais sachez qu'il s'agit là des structures françaises, gérées par des Français. Pour ce qui est de l'OFII, l'organisme présent à Montréal est entièrement financé par le gouvernement Français. Pour les deux autres, ils sont en partie financés par le gouvernement Québécois, mais ils sont gérés par des Français. Pour ce qui est de l'Objectif Québéc, l'association est née de l'initiative propre du président de l'association actuel, qui est encore une fois un Français. => Conclusion : S'il existe autant de structure accueillant les Français au Québec, c'est parce que les Français qui sont arrivés ici ont pris l'initiative de créer des associations pour aider leurs compatriotes à s'y installer.
    - Ensuite, il est vrai aussi que le gouvernement Québécois nous ouvre le bras, à nous les francophones. Mais les Québécois, qui vivent ici et que vous côtoyez tous les jours, ne veulent pas de francophones sur leur territoire !!! Il y a un énorme écart entre les objectifs du gouvernement qui a besoin de ressources externes pour peupler le territoire (et si possible de mains d'oeuvre qualifiés) et le peuple Québécois qui en a marre des "envahisseurs" francophones. Et les québécois ne veulent surtout pas de vous si vous êtes qualifiés. Ils ont peur que vous leur preniez leur place ! (C'est ce qu'on n'arrête pas de me dire ici...).
    Questions : Pourquoi, au Québec, ne reconnait-on pas vos expériences à l'étranger ? Et cette non-reconnaissance vaut pour tous les étrangers, francophones et non-francophones.
    Ex : Une "directrice financière" au Pérou fait de l'inventaire dans une usine de vêtement à Montréal. L'an prochain, elle part à Toronto avec son mari.

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  8. Bonjour Hélène

    Je suis journaliste pour le magazine Maxi et je prépare un sujet sur le retour en France des expatriées. Je découvre votre blog et j'aimerais beaucoup vous interviewer car vous semblez connaître parfaitement le sujet pour l'avoir vécu. J'aimerais ainsi vous demander comment vous avez vécu votre retour ? A quelles difficultés avez-vous fait face ? Qu'est-ce que cela a changé dans votre vision de la France ? Et bien sûr quels conseils donneriez-vous aux femmes qui viennent de rentrer et ne savent pas par où commencer...
    Je n'ai pas trouvé votre mail pour vous joindre, aussi, je vous envoie ce message via les commentaires en espérant que vous prendrez contact avec moi,
    voici mon mail : contactspresse@yahoo.fr

    Merci et j'espère à très bientôt !

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