Impressions en vrac

Voici le mois de décembre arrivé et bientôt deux ans de vie pour ce blog. J’ai encore plein de choses à dire. L’actualité ou mes impressions personnelles me fournissent une foison de sujets à développer.

Par exemple, j’ai reçu une lettre de ma banque à Montréal qui vante l’arrivée de la carte bancaire à puce. Cela fait sourire quand on sait qu’en France, les cartes à puce existent depuis longtemps, celles pour cabines téléphoniques et les cartes « bleues», cartes bancaires qui n’ont d’ailleurs plus rien de bleu.

Et puis ce temps froid et sec avec un grand ciel bleu que j’ai l’impression d’observer davantage qu’avant mon départ au Québec. Il me semble en effet que les hivers sont plus secs et plus rigoureux qu’avant. Ce qui n’est pas fait pour me déplaire, car je sors bien au chaud avec mon kanuk en rêvant de Montréal et de ses flocons de neige…

Un mot sur la langue anglaise bien maltraitée en France, y compris par les journalistes, ce qui m’écorche les oreilles, moi qui étais habituée à entendre un bel anglais. Un peu d’effort et un peu plus de respect pour cette belle langue!

Et puis cette France qui prend de plus en plus des tournures à la «nord américaine», pour le meilleur ou pour le pire, dont voici quelques exemples qui me viennent à l’esprit :

- les cours de culture générale qu’on galvaude : c’est vrai que les scientifiques, futurs ingénieurs à qui on ne demandera pas d’avoir un esprit critique sur la société, n’ont pas besoin d’en savoir plus que ça sur leur Histoire…

- Le système de santé qui commence à battre de l’aile, avec des avantagés (les plus riches mais aussi les plus pauvres, qui bénéficient de la gratuité des soins) et les plus nombreux pour qui certains soins ou certaines consultations mal remboursés pèsent dans le budget. Egalement, le corps médical est moins accessible et la qualité des soins baisse.

- Les médicaments en libre service et l’automédication qui se développent. Ça, c’est pas mal. Davantage prendre en main sa santé et ne pas se fier exclusivement aux médecins et aux pharmaciens, liés eux-mêmes à l’industrie pharmaceutique. A propos, à quand la vente des médicaments à l’unité, comme au Québec, plutôt qu’en boite de 30 quand on en a besoin que de 10? Ça ferait du bien au déficit de la Sécurité sociale…

- Les magasins qui devraient tôt ou tard ouvrir le dimanche : là-dessus je n’ai pas un avis très tranché, mais les français aiment leurs dimanches et leur supprimer pose un problème culturel. Le dimanche est le seul jour de la semaine épargné des affres de la consommation et de la vie effrénée. Le dimanche, on ralentit le temps. Le temps du dimanche est-il menacé?

- Les petits boulots, le cumul des petits emplois, les contrats de 6 mois : voila une nouvelle réalité du monde du travail en France. A côté de ça, le développement spectaculaire de l’entreprenariat et l’hyper simplification des démarches administratives pour créer son activité professionnelle indépendante, véritable nouveauté dans une France encore trop alourdie sous sa paperasse.

- Enfin, les guirlandes de Noël qu’on déploie à travers rues, à peine fanés les chrysanthèmes de la Toussaint. C’est comparables à Halloween et ses sorcières qu’on balaye bien vite pour accrocher des pères Noël géants, des bonhommes de neige gonflables et des rennes clignotants dans les vitrines et les jardins nord américains.

Bon, pour finir, il faut signaler le prix Médicis offert le 4 novembre dernier à Dany Laferrière, auteur québécois d'origine haïtienne, avec son roman L'Enigme du retour. Il faut que je le lise.

En attendant 2010, je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année, lecteurs de France, du Québec et d’ailleurs !
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sans titre

Il est des événements qui confirment nos choix
et dont la date se grave pour la vie.
La perte d'un être cher, son père.

Profiter de ceux qui nous sont proches,
avant qu'ils ne s'en aillent
être près d'eux dès qu'ils ont besoin de nous.

Passer autant de moments ensemble
sans limite ni contrainte
Dire "j'y vais" la veille pour le lendemain.

Ne pas devoir casser sa besace
pour un billet d'avion
Pris trois mois à l'avance.

Pouvoir être présent
dans les derniers instants
Et accompagner vers notre destinée.
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Les p'tits ronds-points*

Les voyez-vous
Tous ces ronds-points
Surgissent soudain
De nos campagnes
Prés et montagnes
Tout ça pour nous.

Ils sont beaux, soit !
Mais nos ronds-points
Poussent un par un
Sur toutes nos routes
C’est la déroute
Des lignes droites.

Est-il trop tard
Ce macadam
Qui nous condamne…
Et au suivant !
Tourne le volant
Redresse le char.

De rond-point-nite ?
Pas outre-mer...
Immenses terres
Aux routes droites
Les volants moites
Sans rond, se grippent.

Chez nos cousins,
Les grands espaces
N’y donnent pas place.
Villes quadrillées
Droites trouées :
Point de rond-point.

* français

La boule à facette de la Nuit Blanche 2009

La Nuit Blanche version 2009 a encore dévoilé son lot de créations contemporaines dans les différents quartiers de la capitale ainsi qu'en province. L'oeuvre éphémère de l'artiste montréalais Michel de Broin au jardin du Luxembourg (5ème arrondissement) en a mis plein les yeux aux curieux venus nombreux.


Cette boule à facettes géante surplombant le bassin du jardin du Luxembourg était accrochée à une grue à 40m du sol. Elle fait 7,40m de circonférence et porte 1200 miroirs qui ont scintillé sous les projecteurs, éclaboussant de lumière la façade du Sénat.

Yéé!!! Je l'ai vu!
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Juste pour rire Paris 2009



Juste pour rire Montréal
s'exporte à...



Les lieux de la vie politique

J'ai eu l'occasion de visiter le Parlement canadien à Ottawa ainsi que la Maison Blanche et le Congrès à Washington. Il me manquait de connaître... les sites de la vie politique française.

Paradoxalement, je n'en avais qu'une idée bien imprécise. Par exemple, je ne connaissais pas la situation géographique de l'Elysée et de Matignon dans Paris, ni même qui occupe quoi... Bref, j'ai attendu les Journées du patrimoine* du week-end dernier pour découvrir tout ça (Matignon, Elysées, Assemblée nationale, ainsi que quelques ministères), et je me sens depuis dimanche... beaucoup plus française. Peut-être me manquait-il cela pour me réintégrer totalement à mon pays d'origine...!?

Il serait en tout cas intéressant que je développe le sujet des différences entre la politique outre-atlantique et la notre. A suivre, j'espère...

* Sites publics ou privés en accès libre et certains ouverts exceptionnellement, un we par an.
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Douce France, cher pays de mon enfance...

La France est un pays magnifique, faut-il le préciser.

J'en suis encore à la phase d'émerveillement du nouvel arrivant qui découvre un pays pour la première fois, dans les rues de la capitale, sur un sentier des Alpes ou bien le long d'une plage au bord de l'océan.

Cette accessibilité aux beautés de ce pays, cette diversité incroyable qui fait qu'à chaque virage le paysage nous offre une nouvelle surprise, je suis toujours en train de l'intégrer à ma nouvelle vie, et j'espère encore pour longtemps. Les habitants de la France devraient être plus conscients de cette chance qu'ils ont de pouvoir profiter, même avec très peu de moyens financiers, des richesses naturelles et patrimoniales qui sont à leur portée.

Bon, ça fait un peu chauvin mon texte, mais il faut savoir aussi être content de son pays et apprécier ce qui est bien et beau, sans toujours critiquer, ce qui est malheureusement trop systématique chez mes compatriotes.

Quand on revient de l'étranger après plusieurs années, on a cette double jouissance de redécouvrir son pays avec des yeux neufs et de goûter avec encore plus de force aux paysages liés à son enfance, comme Trenet nous l'a chanté.
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France, le retour

Je reçois des courriels de français désirant rentrer en France après plusieurs années au Québec. Beaucoup de questionnements, les mêmes que les miens avant que je ne franchisse l’océan dans le sens du retour.

On trouve une tonne d’information vantant l’expatriation au Québec, largement soutenue par le gouvernement du Québec lui-même qui invite les jeunes français, à grand renfort de publicité et de réunions d’informations, à franchir l’Atlantique pour gagner la terre promise, l’eldorado, bref, le pays où tout est tellement plus facile, tellement mieux, tellement tout…

Mais pour le retour au pays, que ce soit après 6 mois ou après 10 ans, il n’y a rien ou presque : une page sur le site web du Consulat de France à Montréal qui explique les démarches administratives qui nous attendent, des proches qui nous disent que la France est bien malade, des appartements au loyer prohibitif accessible seulement si on justifie d’un travail longue durée, et son courage à deux mains.

Un expatrié (francophone) est accueilli les bras ouverts au Québec (il faut sauver la langue...) : une semaine d’information est offerte aux arrivants par le Ministère de l’Immigration, ce qui fait gagner 6 mois dans la connaissance et l’intégration au pays. Il y a aussi le parrainage de l’Union française, où un ancien prend en charge un petit nouveau… C’est sans compter toutes les structures mises en place pour la recherche d’emploi : Office des migrations internationales, Agence montréalaise pour l’emploi, etc. Il y a aussi Objectif Québec, association de réseautage professionnel, organisant aussi des sorties culturelles et sportives. Bien des choses sont offertes au français qui désire s’installer au Québec et en particulier à Montréal.

Quand il s’agit de rentrer chez soi, dans le pays qui nous a vu naître et grandir, c’est bien autre chose qui nous attend. Ce qui nous attend, c’est l’ANPE (Pole Emploi depuis peu), la galère de l’administration française (s’y ancrer à nouveau n’est pas chose aisée), la nouvelle monnaie (l’Euro), un pays qui a évolué sans nous et nous qui avons vieilli sans lui.

Non, rentrer chez soi n’est pas facile et il faut peut-être mettre encore plus d’énergie que pour partir. C’est comme une nouvelle expatriation en fait, mais là, le pays à conquérir, c’est le sien.
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Léonard Cohen en concert en France

Léonard Cohen est en tournée dans plusieurs pays et en France ces jours-ci:
- à Nantes le 6 juillet
- à Paris-Bercy le 9 juillet
- à Toulouse le 11 juillet.

Je joins un article qui explique les raisons de sont retour sur scène, avec un extrait de concert.

Un grand chanteur canadien, né à Montréal en 1934, que j'écoute en ce moment même.
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Les tongs et les gougounes

Surprise! Elles sont toutes en tongs

Les parisiennes, cet été.

Il fait 30 degrés

Et pour la première fois

Sur les pavés de Paris, je vois

Dans beaucoup de pieds, des tongs.


La gougoune, ainsi qu’on l’appelle là-bas,

Est la sandale préférée des québécois.

De juin à septembre, les pieds,

Revanche de l’hiver, sont dénudés

Tous sont atteints de gougoumania

Les hommes comme les nanas.


Quand je suis rentrée au pays

J’avais parmi mes habits,

Mes gougounes préférées.

Ainsi que je fis durant ces 8 années

Je ne les quitte pas au-dessus de 25 degrés.


Mes gougounes sont devenues des tongs

Mais si j’étais ailleurs sur cette planète

Elles s’appelleraient des claquettes

Ou encore des flip-flops

(Mais cette rime fait un flop…!)

Sachez que, dans tous les cas, les tongs

Ne supportent pas le port de chaussettes.



Gougoune (Qc) ou tongue (Fr) ou claquettes/savates (France d’outre-mer) ou flip-flop (en anglais) : sandale à deux brides dont le point d’attache sur le devant de la semelle se trouve entre le gros et le deuxième orteil (source : Wiktionnaire).

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Festival international de jazz de Montréal


Le Festival international
de jazz de Montréal
a commencé hier
(30 juin au 12 juillet 2009).
Il fête son
30 ème anniversaire.
Un événement
incontournable.
Jetez un oeil
sur le site officiel.

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Les magasins de sport

Les magasins de sport en France sont des grandes surfaces « cheap » dans lesquels on est servi au lance-pierre. Je n’en nommerai aucun. Mal arrangés, bruyants, éclairés aux néons, avec un sens du service déplorable, voire nul. Les vêtements traînent partout et les employés semblent avoir oublié qu’ils doivent être au service des clients… Les conseils sont inexistants. J’ai acquiescé en m'efforçant d'être polie «Ha ben oui, bien sûr!» à un «conseil» qui n’avait tout simplement aucun sens.


Je regrette les petits magasins de sport de Montréal, bien tenus, agréables, où on est accueilli comme des rois. De plus, les articles y sont superbes. (Le choix dépasse largement les vêtements purement sportifs : on y trouve des t-shirts, chemisiers, jupes et autres vêtements décontractés et confortables pour la ville). Les employés sont sélectionnés pour le goût et leur connaissance des activités sportives. Ils connaissent les articles qu’ils vendent. Ils aiment le contact avec les clients et sont à leur service.


Un petit stage des employés de magasins français en Amérique du nord ne ferait de mal à personne…

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Le temps d’une journée

Au Québec, on dit : Bon matin!
Le matin.
Puis : Bonjour!
Tout le reste de la journée,
Et encore : Bonjour!
Pour se quitter.

En France, on dit : Bonjour!
Le matin jusqu'à la fin de l’après-midi.
Puis on dit : Bonsoir!
Le soir.

Au Québec, on dit : À tantôt!
Pour dire : À tout à l’heure!
En France, dans certaines régions,
On dit : À tantôt!
Mais ça veut dire : À cet après-midi!

Au Québec, on déjeune, on dîne, puis on soupe.
En France, on petit-déjeune, on déjeune, puis on dîne.
On soupe au Québec bien plus tôt qu’on dîne en France.

Au Québec, 8 heures, c’est au choix le matin ou le soir.
En France, 8 heures, c’est le matin. Le soir, c’est 20h00.

Au Québec, on se dit aussi : Allo! Et puis Bye!
A l'anglaise...
En France, on se dit aussi : Salut! Et puis A plus! ou Ciao!,
A l'italienne...

Alors, moi, je vous dis Ciao-bye!
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Le RER et le REER

Mon premier vous emmène aussi loin que vous le souhaitez.
Mon deuxième peut vous mener, bien plus tard, quelque part.

Mon premier s'attrape dans une gare.
Mon second s'ouvre chez le banquier.

Mon premier est presque toujours bondé
Tandis que mon second n'est jamais assez plein.


Mon premier et mon deuxième ne mangent pas du même pain:

L’un aime les petits tickets

Tandis que l’autre préfère les gros billets.


Mon premier ouvre ses portes à tous, tous les jours et à toutes les gares
Alors qu'il faut mériter mon second puis être patient avant de profiter de son bien.



Mon tout est l'association de deux acronymes qui n'ont de commun que leurs lettres et leur sonorité :
RER (prononcer chaque lettre) = Réseau express régional
REER (prononcer réaire) = régime enregistré d’épargne-retraite
Le RER est un train francilien (Paris et banlieue) et le REER, un placement financier bien connu des québécois, pour assurer leur retraite.
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Montréal a perdu le nord










cliquer sur l'image pour l'agrandir

Voici une caractéristique originale de Montréal : les plans et cartes de la ville de Montréal ne sont pas tout à fait justes, puisque le haut des plans n'indiquent pas le nord, comme c'est en principe le cas, mais à peu près le nord-ouest.

Il suffit de comparer avec une carte de G.Maps pour s'en rendre compte. La plupart des rues de Montréal sont orientées nord-ouest/sud-est et perpendiculairement, nord-est/sud-ouest :


Agrandir le plan

Insolite, non?
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Les points cardinaux du Canada

Les points cardinaux sont les mêmes dans le monde entier : l'est, l'ouest, le nord et le sud. Pourtant, on a dû lier inconsciemment ces points de repère au territoire dans lequel on a grandit.

La France est un territoire assez symétrique et tout petit. Tous les français connaissent à peu près toutes les régions qui la composent. L’ouest, c’est la Bretagne, l’est, c’est la Lorraine, le nord, la mer du Nord et le sud, la mer Méditerranée. Plutôt simple.

Le Canada au contraire est immense. Peu de québécois connaissent Vancouver et inversement. On définit ainsi mal les contours du pays : l’ouest est si lointain tandis que l’est est un méli-mélo d’îles et de presqu’îles, de caps et de péninsules, de terres et d’eau ainsi que de plusieurs provinces. Tout cela est difficile à fixer dans sa mémoire. L’est et l’ouest ont des limites confuses, inconnues pour beaucoup. Le nord, c’est les Inuits (là aussi, sans en savoir guère plus) et le sud, les E.U. (y’a une frontière bien nette, ça rassure!). On confond moins le nord et le sud, il me semble.

Tout cela pour dire qu’au Canada, il m’a toujours été moins automatique de définir l’est et l’ouest, de dire si tel endroit est à l’est ou à l’ouest. Cela m’a demandé et me demande encore une légère réflexion. Je me suis encore trompée dans l’article sur les phoques. C’est quand même amusant, non?
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Flânage ou flânerie?

En France et au Québec, tant de lieux invitent à la flânerie. De plus, le Québec, créateur de mots, nous permet aussi le flânage. Les deux mots y sont employés. Dans les deux cas, il s’agit de balade, de déambulation, voire d’errance. Parfois, les autorités s’agacent de nos badauderies, assimilées peut-être à du désœuvrement ou de la fainéantise, et le font savoir :


photo : gare routière de Montréal


Mais les badauds terriens que nous sommes s’en insurgent et le font savoir également, en scandant haut et fort le droit à la flânerie :



Que se soit de la flânerie ou du flânage, je suis une flâneuse convaincue et rien ne m’empêchera de flâner quand l’envie me prend. Ainsi, je musarderai, traînerai, lanternerai, m’attarderai, vadrouillerai, lambinerai et pendant tout ce temps, la Terre continuera de tourner...

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La chasse aux phoques au Canada

Le Canada, pays vert aux grandes étendues sauvages… Tout ce qu’on a mis dans la tête des européens en ce qui concerne le caractère écolo du Canada doit être revu et corrigé car malheureusement, ce n’est pas tout à fait le cas. Il y a plusieurs exemples que je peux citer, tels que l’exploitation des sables bitumineux en Alberta, l’élevage intensif au Québec pour l’exportation (méga-porcheries) ou encore la déforestation de la forêt boréale par des compagnies privées soutenues par le gouvernement, comparable à la destruction de la forêt amazonienne.


Il y a aussi la chasse aux phoques. Voir le site Internet Fourrure-torture consacré à la dénonciation de cette pratique. J’incite les lecteurs à signer la pétition et à oser regarder les vidéos, qui se passent de commentaires.


Le 5 mai dernier, l’Union européenne a adopté une législation interdisant la commercialisation des produits issus de la chasse commerciale des phoques, ce qui laisse espérer une fin du massacre annuel des phoques, notamment au Canada.


Chacun de nous peut influencer le cours des choses par nos choix en tant que citoyens et consommateurs. Soyons conscients, actifs et vigilants.

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Bombardier

On trouve actuellement de la publicité pour Bombardier, en France. J’ai pris cette photo dans une gare de province. Savez-vous que Bombardier est une entreprise canadienne dont le siège social est à Montréal?

« Spécialisée dans la construction de matériels de transports, elle est présente dans la construction aéronautique (Bombardier Aéronautique) : avions régionaux, avions d'affaires, bombardiers d'eau (Canadair)..., dans la construction ferroviaire (Bombardier Transport, leader mondial) et, jusqu'à 2006, dans les services financiers (Bombardier Capital). La société a vendu fin 2003 son secteur récréatif (fabrication de divers véhicules de loisirs : motoneiges, chasse-neige, motomarines, hors-bord, etc.) à l'entreprise Bombardier Produits récréatifs ». (source : Wikipédia, Bombardier Inc.)


Aujourd'hui multinationale, l'entreprise Bombardier a démarré en 1941 avec la commercialisation d’une autoneige, premier véhicule capable de se déplacer sur la neige. Cette autoneige est l’ancêtre de la motoneige, en grande vogue actuellement au Québec.

Je ne peux m’empêcher de m’exprimer ici sur la motoneige en tant que véhicule de loisirs : la motoneige est un engin que je n’aime pas. Elle est très polluante (moteur 3 temps), très bruyante, très dangereuse (des morts tous les ans). Pour les adeptes du ski de fond, la motoneige est un ennemi que l’on ne souhaite pas croiser. Il y a d’ailleurs beaucoup de groupements écologiques qui tentent de faire limiter leurs impacts négatifs, d’imposer plus de règlementations, voire qui s’élèvent contre ce fléau.


Les impôts

Après 8 ans de déclaration québécoise, déclarer ses impôts en France est un jeu d’enfant.

En effet, au Québec, cet exercice est tellement compliqué que presque tout le monde le fait faire par un comptable. Beaucoup deviennent d’ailleurs comptables à cette occasion car le marché est lucratif. Pour les nouveaux immigrants, perdus dans cette jungle de paperasserie, des services gratuits (ou presque) de déclarations d’impôts sont mis en place, comme à l’Union française. Des bénévoles compatissants font le travail à votre place. Il faut le préciser, il y a en fait deux déclarations à faire : celle pour le Québec et celle pour le Canada, d’où une partie de la complexité.

Mais au Québec, on peut avoir un retour d’impôts, d’où l’intérêt de faire faire sa déclaration par une personne compétente. Celle-ci trouvera (ou ne trouvera pas) les petits trucs qui permettront de récupérer un peu de $$$. Le retour d'impôts vient du fait que les impôts sont prélevés à la source, à chaque salaire reçu généralement tous les quinze jours (et non tous les mois). Mais les gouvernements provincial et fédéral se servent souvent un peu trop et doivent rembourser ensuite (après avoir fait fructifier l'argent!).

En France, la déclaration arrive pré-remplie dans votre boite aux lettres. Il suffit de relire, vérifier éventuellement et signer! Le tour est joué. Mais en contrepartie : par de retour d’impôt, seulement un retour du bâton si vous ne faites pas vos devoirs de citoyens!

Quantitativement parlant, le français, comme il se doit, se plaint de tous les impôts qu’il doit payer. Et bien, au Québec aussi, nous payons beaucoup d’impôts, plus encore qu’en France. Je n’avancerai point de chiffres ici car la tâche n’est pas si simple. Mais je pense que peu d’expatriés me contrediront.
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Film : Polytechnique

Polytechnique est un film québécois du réalisateur Denis Villeneuve. Il traite d’un événement datant de 1989, qui a marqué énormément la société québécoise. Il s’agit d’une tuerie de 14 jeunes femmes dans l’école Polytechnique de Montréal par un déséquilibré misogyne. Je connais bien cette école pour y avoir travaillé. Le film a été présenté à Cannes et chaleureusement accueilli.


D’autres fusillades de moindre ampleur ont eu lieu depuis, dans des établissements scolaires. La dernière s’est déroulée dans le collège Dawson à Montréal, en septembre 2006, faisant 2 morts, dont le tireur, et 19 blessés. J’étais à Montréal à ce moment là et l’émotion a été grande parmi la population. Bien sûr, le souvenir de l’école Polytechnique a tout de suite resurgit et a été rappelé dans les médias. Ce nouveau phénomène existe donc aussi malheureusement au Québec.


Pour ma part, je ne suis pas sûr d’aller voir le film Polytechnique, abreuvés que nous sommes de faits divers au quotidien. J’aurais plutôt le réflexe de fermer les journaux et de débrancher les TV et de m’efforcer de ne voir que les belles choses de ce monde. Mais bon… La curiosité est là tout de même…

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La laine merinos


Regardez bien cette tuque (bonnet). Elle est faite en laine mérinos. Elle est unisexe et coûte 8,50$. Pas dispendieux.



Regardez bien ce mouton. Il est fait en laine mérinos aussi. Il n'est pas à vendre. Il est permis cependant de toucher et de cliquer sur la photo.

C'est très tendance, les vêtements en laine mérinos, au Québec : mitaines, gants, chandails, tuques, etc. Mais peu, surement, ont vu un mouton de race mérinos. Alors voilà. Vous aurez vu un mouton mérinos.

Ces moutons, je les ai photographiés à la Bergerie nationale, ferme expérimentale datant de Louis XVI, à côté de Paris. Le roi a fait venir 383 moutons mérinos depuis l'Espagne. Ceux-ci firent un périple de plus de 5 mois. L'élevage a prospéré et a fournit la fine laine mérinos déjà fort recherchée à l'époque.


Il a neigé des pétales

J'aurais du poster ce message il y a une semaine. Car pendant quelques jours, il a neigé des pétales sur Paris. Des pétales roses de cerisiers à fleurs. Les gros pompons de fleurs de ces beaux arbres, au fur et à mesure de leur décomposition, étaient remplacés par de jeunes feuilles vertes. On pouvait prendre ces pétales au sol, à pleines mains, comme une neige légère qui vient de tomber. La nature est belle. Il faut savoir davantage la regarder. A Montréal, point de vert encore. Encore deux bonnes semaines à attendre.

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A chacun ses méchants

Chaque pays aime avoir ses méchants à combattre, certains bien plus réels que d’autres… : par exemple, les E.U. ont leur Ben Laden, les français, leurs jeunes de banlieue (!) et les québécois,… leur Hells Angels!


Un canadien membre des Hells Angels a été arrêté récemment en France, dans le cadre de la vaste opération SharQc menée par la police du Québec le 15 avril dernier et qui visait à démanteler le réseau québécois. L'opération SharQc est le résultat de trois ans et demi d'enquête. Elle a nécessité l'intervention de 1200 policiers et s'est soldée par l'arrestation de 127 des 156 personnes recherchées.


Je n’avais jamais, jusqu’à ces derniers jours, entendu parler des Hells Angels en France, mais ce sujet est récurrent dans l’actualité québécoise.



Qui sont les Hells Angels?


Le Hells Angels Motorcycle Club (littéralement «Club de Moto les Anges des Enfers») est un groupe de motards ayant vu le jour en 1948 en Californie, actif dans le monde entier et considéré comme criminel dans certains pays. À la fin de l'an 2000, les Hells Angels comptaient près de 2 000 membres répartis dans 150 chapitres (ou sièges) sur 4 continents. En 2008, le club a fêté ses 60 ans d'existence.


Au Canada, plusieurs de ses membres sont des criminels condamnés pour meurtre et/ou trafic de produits stupéfiants, entre autres.

1977 : premier chapitre canadien de l'organisation, à Sorel, Québec.

1994 : Maurice Boucher fonde un premier chapitre Nomads au Québec (comme le nom l’indique, ces chapitres n'ont pas d'attache géographique), lequel allait bientôt devenir le chapitre le plus puissant au Canada.

5 mai 2002 : Verdict de culpabilité contre Maurice Boucher pour le meurtre de deux gardiens de prison. Il est condamné à la prison à perpétuité.

Août 2004 : Bien que le chapitre Nomads du Québec ferme ses portes, par la volonté de ses membres, le club canadien est fortement implanté sur tout le territoire et en particulier au Québec.


Aux États-Unis, le gouvernement a tenté à maintes reprises de mettre fin à l'activité du club, en utilisant toutes les manières possibles, certaines mêmes illégales, et de nombreux procès se sont terminés par des non-lieux et des relaxes. Aux Pays-Bas et en Allemagne, les gouvernements ont tenté également de faire interdire le mouvement sans jamais y parvenir.


Au Québec, la police québécoise n'en est pas à sa première opération de démantèlement. Une des plus vaste opération policière, l'opération Printemps 2001, aurait pu faire croire à une quasi disparition du réseau au Québec. Mais l’organisation a réussi à survivre, à se réorganiser et à recruter de nouveaux membres. Certains détenus restent actifs dans le réseau depuis leur pénitencier!


Affaire à suivre!

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L’énigme des Ha! Ha!

Peut-être en quête de mes ancêtres, j’erre durant mes heures perdues dans les jardins du château de Versailles (hé oui, rien que ça). Ainsi, j’ai découvert l’allée des Ha! Ha!

Au Québec, la Commission de toponymie du Québec a recensé pas moins de 31 noms de lieux portant le nom de Ha! Ha!. On trouve par exemple le lac Ha! Ha!, la baie des Ha! Ha! et la rivière Ha! Ha!, dans la région du Saguenay. Ha! Ha! sert aussi à nommer des barrages, une pointe , une municipalité, un ruisseau, etc.

Mais quelle est l’origine de ce nom?
D'après la Commission de toponymie du Québec, le terme Ha! Ha! ne relèverait pas de l'onomatopée, mais plutôt d'une dérivation du terme français "un haha" qui signifie : obstacle inattendu sur un chemin, fossé qui empêche le passage.
Le dictionnaire de français Littré donne cette définition : "Tout obstacle interrompant brusquement un chemin. Ouverture faite au mur d'un jardin avec un fossé en dehors pour laisser la vue libre."


Y aurait-il eu un obstacle inattendu dans l’allée des Ha! Ha! du jardin du château de Versailles? Je m’en vais poser la question à la cour! Cependant, je fais une relation plausible entre le terme et les ouvertures régulières dans les enceintes d'un des domaines du parc du château, ouvertures munies de fossés qui empêchent de pénétrer. A vérifier.
Concernant la baie des Ha! Ha!, on peut comprendre le sens. C'est moins vrai pour les autres lieux tels que rivière ou municipalité, sauf si il existe un lien géographique entre eux.

Pourquoi haha est-il
devenu Ha! Ha! ?

Pourquoi tant de
Ha! Ha!
au Québec ?

C'est pas drôle de se
poser autant de questions!!


Baie des Ha! Ha!, Québec

(extension du fjord Saguenay)
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Tire-toi une bûche, j’ai une affaire à t'conter


C’est quoi une scie à chaîne? Qu’il demande, le journaliste français, à un québécois qui répondait à ses questions avec des mots bizarres.

C’est une tronçonneuse! Qu’il répond, le québécois, au journaliste, car le québécois est au minimum bilingue français-québécois et le français, même journaliste, est nul en langue.

(tiré de la radio France-Inter, présent au salon des entrepreneurs à Paris le 22 avril)



Devinette : ça veut dire quoi « tire-toi une bûche »?

Réponse (très personnelle) : c’est une expression québécoise du temps où il n'y avait pas de chaises mais seulement des bûches pour s’asseoir. En français, ça donne : veuillez prendre place sur mon divan…

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La Dictée des Amériques

La 16ème Dictée des Amériques aura lieu dans 4 jours, c'est à dire le 25 avril prochain. La chanteuse québécoise Ariane Moffatt sera la rédactrice et la lectrice de cette dictée, après Gilles Vigneault, Robert Charlebois, Marie Laberge, Luck Merville et bien d'autres.

La Dictée des Amériques, organisée par le Québec, est le plus important concours international d'orthographe de langue française. Depuis sa création en 1994, plus de 850 000 personnes ont pris part aux différentes épreuves de qualification, en Afrique, en Amérique latine, en Asie, en Europe, aux États-Unis et au Canada. Au Québec, plus de 60 000 personnes participent annuellement à la Dictée.

Le Québec a participé aux Championnats d’orthographe de Bernard Pivot pendant plusieurs années et y a remporté d'éclatants succès, en plus de présenter le plus haut taux de participation dans toute la francophonie. Après le retrait de la France dans l'organisation de la compétition internationale en 1993, la chaîne de télévision Télé-Québec a repris le flambeau, compte tenu de l’engouement du public québécois.

En France, c'est Bernard Pivot, journaliste et animateur à la télévision, qui a créé, en 1985, les championnats de France d'orthographe. Ceux-ci ont rapidement pris une ampleur internationale, jusqu'en 1993, pour revenir ensuite au niveau national sous le nom de Dicos d'or, jusqu'en 2005.

La Dictée des Amériques soumet à ses candidats, champions de leur pays, une dictée suivie de questions portant sur la langue française. Les concurrents participent en tant que juniors, seniors amateurs ou professionnels (dont la langue française est le métier). L'épreuve fait appel chaque année à un auteur, personnalité du monde des lettres ou de la culture canadienne, qui vient dicter lui-même son texte. Elle est diffusée dans la francophonie par la chaîne de télévision TV5.

Et une semaine plus tard…

Un paysage d’hiver
Est un tableau en noir et blanc
Dessiné au fusain.

Quand viennent les beaux jours
De petites touches de couleurs
Apparaissent, ça et là,
Tel le peintre appliquant
Avec soin ses pastels.

Les forsythias donnent le ton
Avec leurs fleurs d’un jaune clinquant.
Explosion de couleurs roses,
Le fleurissement du cerisier
Emerveille jusqu’au plus insensible.
Le magnolia est déjà immaculé
Alors que de vert, point encore!
Les bourgeons des marronniers
Gonflent sous la pression de ses occupants.
D’un vert tendre et toutes flétries
Les feuilles se déploient à vue d’œil,
Jusqu'à devenir mains de géants.

La végétation s’est réveillée
Le jour du printemps.
Elle n’a pas fini de nous surprendre.
Chaque journée sera pleine de surprises
Jusqu’à ce que le tableau,
Éclatant de couleurs,
Soit achevé.
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La vie est apparue un dimanche de mars

La vie est apparue le 15 mars

C'est-à-dire hier. C’était un dimanche.


Des chants d’oiseaux

Une coccinelle

Un bourdon

Des milliers de fourmis

Un nid de guêpes

Un papillon

Des lézards.


J’ai vu tous ces animaux

Comme pour la première fois

Il y avait 20 degrés au soleil

Et des arbres frileux

En tenue d’hiver.


La vie a jailli hier

Des interstices, des trous et des abris

La faune s’est réveillée d’un coup

Pour saluer le soleil.


J’étais là pour admirer.

Et, comme le lézard

Je me suis dorée sur un rocher

Et, comme la fourmi

J’ai gambadé.


On est comme les bêtes :

On revit avec le printemps.

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Dis-moi comment tu conduis, je te dirai qui tu es


C’est instructif d’observer les gens dans les rues, qu'ils soient à pied, en voiture ou à vélo. Les comportements varient d’une culture à l’autre et aussi dans le temps. Je vais comparer 3 lieux que je connais bien : les États-Unis, la France et le Canada.


États-Unis & Canada anglophone.
Aux États-Unis et dans la partie anglophone du Canada, la règle d’or est de respecter les règles. En tant que piéton ou cycliste, on te chicanera si tu confonds les pistes cyclables des voies piétonnes (expérimenté à Vancouver). Dès que tu poses la pointe des pieds sur le passage pour piétons, toutes les voitures s'arrêtent (vécu à Boston : je ne comprenais pas pourquoi toutes les autos attendaient, jusqu’à ce que je réalise que c’était pour moi!). Aux États-Unis, les voitures roulent doucement… C'est d'abord une question de culture et d'éducation. Également, les américains sont plutôt relaxes en général. Enfin, c'est tolérance zéro pour qui enfreint les limites de vitesse. Les policiers n’ont pas l’air gentil, aux États-Unis.

France, Paris.
Les piétons sont inconscients des règlements. Ou plutôt ils s’en fichent. Ils traversent les rues, mais souvent en dehors du passage clouté ou bien quand le « bonhomme » est au rouge. Ils comptent sur les voitures pour qu’elles s’arrêtent. J’ai souvent des sueurs froides, car certains prennent des risques s’en avoir l’air de s’en rendre compte. De plus, ça gène personne de traverser juste devant une voiture de police. Y'a plus de respect, de nos jours... Les cyclistes, après s’être pris de nombreuses contraventions en 2008, se sont calmés. C’était un peu l’anarchie : feux rouges, trottoirs, sens interdits et sens uniques faisaient la joie des Vélib’ (le vélo-liberté se devait de respecter des règles??).

Quant aux automobilistes, c’est autre chose. Il y a eu une évolution, pour ne pas dire une révolution. Il y a 10 ans, Paris était La ville pour tester ses performances en conduite automobile. Les voitures allaient vite, les conducteurs étaient nerveux et le périphérique, une vraie épreuve. Tout cela a bien changé. J’ai retrouvé une ville où les automobilistes klaxonnent moins, roulent modérément et sont nettement moins agressifs. Beaucoup laissent passer les piétons engagés sur les passages cloutés, même les taxis, c’est pour dire. Les lois coercitives pour faire respecter le code de la route y sont sûrement pour quelque chose. Peut-être aussi y a-t-il eu une évolution des mentalités, en tout cas, je l’espère.

Québec, Montréal.
Le Québec est un savoureux mélange entre la culture latine et anglo-saxonne. Suivant les situations ou les domaines de la vie, l’une ou l’autre a tendance à dominer. Pour ce qui concerne le comportement des automobilistes, j’ai observé une grande évolution entre la date de mon arrivée à Montréal et aujourd’hui. On peut dire qu’il s’est passé le phénomène inverse de la France. Alors que les montréalais et les québécois en général conduisaient tranquillement, les montréalais ont changé peu à peu leur comportement et expriment désormais leur côté latin... dans leur char. Et c’est plutôt latin du sud, du genre italien… Ça klaxonne, ça ne respecte pas les piétons et cyclistes, ça ouvre sa vitre pour chicaner un piéton indésirable, ça colle au derrière de la voiture de devant, etc. On parle même d'un nouveau phénomène : la rage au volant. Le comportement des conducteurs change en fonction des saisons. En hiver, l’automobiliste est contraint de lever le pied, neige et verglas obligent. Au printemps, lorsque la chaussée redevient sèche, les conducteurs se sentent comme sur un circuit de formule 1. C’est le soulagement après cinq mois de conduite crispée. On peut enfin « se lâcher » sur la route. En automne, on sent dans les comportements l'appréhension de l'hiver qui revient.

Les piétons québécois sont plus sages que leurs confrères français. Il faut dire que les rues sont larges et il est dangereux de traverser en dehors des passages protégés. Les cyclistes, quant à eux, sont les pires que j’ai côtoyés (dire que j’en faisais partie…). Des latins… très très méditerranéens. Sans compter les patineurs à roues alignées (les rollers) qui s’exhibent dans la rue ou les vélos d’hiver sur les chaussées enneigées. Toutes les excentricités s’expriment et c’est un joyeux désordre!

Je ne croyais pas que ce sujet me fasse couler autant d'encre...
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Le féminisme au Québec

On est le 9 mars et j’ai manqué de 24 heures la Journée de la femme.

C’était l’occasion de rappeler que la femme québécoise a obtenu le droit de vote quatre ans plus tôt que la femme française. Soit 1940 au Québec et 1944 en France.

C’était surtout l’opportunité de parler de façon personnelle du féminisme au Québec. Le féminisme québécois est très marqué et, couplé à la culture nord américaine, il entraine des relations qui m’ont toujours semblé particulières
, basées notamment sur l'égalité entre hommes et femmes.

Les femmes québécoises, après avoir fait des enfants « à la chaîne » jusqu’à la Révolution tranquille des années 70, sous le joug de la religion catholique (avoir 15 enfants n’était pas rare), en sont venues à ne plus en faire du tout. Elles sont aujourd'hui parfaitement émancipées. Elles ont des « chums » (dire tcheum), ce qui veut dire copain.


A titre de comparaison, La France et surtout Paris étaient, avant mon départ au Québec en 1999, un pays de célibataires, correspondant peut-être aux derniers soubresauts post soixante-huitards (la SNCF créait des tarifs spéciaux pour voyageurs célibataires). Elle est devenue en 10 ans un pays d’enfants et de couples traditionnels, mariés en smoking et robe blanche ou encore pacsés, quel affreux nom, ce qui est une sorte de mariage plus cool, avec moins de froufrou (j'ai quitté la France quand le Pacs est arrivé. Le Pacte civil de solidarité a 10 ans).

Au Québec, il y a au contraire peu d’enfants. Les femmes sont libres et maîtres de leur destin. Elles ont toutes une job et un char. Une nouvelle révolution ne semble pas pour demain, mais peut-être je me trompe sur ce point. Et les hommes québécois, dans tout ça? Ils n’usent point de subterfuges tel que séduction, galanterie ou compliments pour trouver une blonde (copine). Que nenni! Ces codes ne s’emploient pas. Les relations
sont beaucoup plus directes. Il faut être pratique.


Le Québec m'a toujours apparu comme le « pays » des divorces et de la garde partagée, souvent d’un enfant unique. L'enfant-valise vit une semaine chez l'un et une semaine chez l'autre. Les deux maisons sont parfois proches géographiquement, pour des raisons pratiques, et les ex-conjoints gardent souvent de bons rapports, voir sont de vrais amis.


Voici quelques conséquences du principe d'égalité dans la vie quotidienne : d’abord, l’homme ne drague pas la femme, c’est la femme qui drague l’homme. Les hommes ne retiennent pas les portes (et les femmes non plus d’ailleurs). Ils ne proposent pas aux femmes de porter galamment leur sacs et paquets. Au restaurant, chacun paie son addition, au centime près. En couple, chacun paie sa part de loyer, même si l’un gagne trois fois plus que l’autre. Partage des tâches obligatoires et, en cas de séparation, chacun fait ses comptes, personne ne doit y perdre au change.


Pour moi qui débarquais dans ce merveilleux pays, jeune et naïve, je me suis vite rendue compte qu’on ne m’avait pas tout dit. Au Québec, une femme étrangère prend 10 ans d’un coup : les hommes ne la regardent plus. Et un homme étranger doit oublier tous ses plans séduction habituels. Il doit tout remettre à plat, observer et réfléchir. Heureusement, Montréal est une ville cosmopolite, ce qui sauve souvent ceux venus d’Europe, d’Amérique latine, d'Afrique du nord ou d’ailleurs.

A trop vouloir l’égalité des sexes, en plus de l'influence anglo-saxonne, les rapports entre hommes et femmes au Québec sont assez déconcertants vu de l'extérieur. Cela n'a pas contribué à développer mon côté féministe, toute femme que je suis. Il faut continuer à lutter pour l’égalité des salaires ou des droits fondamentaux. Mais il me semble que les hommes et les femmes sont beaucoup plus complémentaires qu’égaux. Peut-être qu’au Québec, on a trop exagéré question égalité. Et les conséquences ne sont pas toujours en faveur de la femme elle-même. Parfois peut-être, la femme québécoise rêve en silence d’un vrai gentleman, un homme fort et protecteur, qui lui offre des bouquets de roses...
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Les joies de l'hiver

Je m’étais pourtant dit que des messages sur l’hiver québécois, j’en ai postés assez. Mais j’ai craqué en visionnant Les têtes à claques et les deux clips intitulés : « Les joies de l’hiver ». Y'a pas à dire, l'hiver, ça revient tous les ans. Et à chaque fois, on trouve toujours plein de choses à raconter. C'est finalement un sujet inépuisable même si c'est toujours pareil. Parler de la pluie et du beau temps, ça intéresse tout le monde, personne n'est exclu. Dans le jargon journalistique, un sujet qui revient de façon récurrente s'appelle un marronnier. Drôle de nom. On aurait très bien pu l'appeler une saison, par exemple.


Regardez ces deux sketches : c’est réaliste, c’est le quotidien des québécois de décembre à avril, et c'est drôle!

Les joies de l'hiver 1

Les joies de l'hiver 2

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