Il a neigé des pétales

J'aurais du poster ce message il y a une semaine. Car pendant quelques jours, il a neigé des pétales sur Paris. Des pétales roses de cerisiers à fleurs. Les gros pompons de fleurs de ces beaux arbres, au fur et à mesure de leur décomposition, étaient remplacés par de jeunes feuilles vertes. On pouvait prendre ces pétales au sol, à pleines mains, comme une neige légère qui vient de tomber. La nature est belle. Il faut savoir davantage la regarder. A Montréal, point de vert encore. Encore deux bonnes semaines à attendre.

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A chacun ses méchants

Chaque pays aime avoir ses méchants à combattre, certains bien plus réels que d’autres… : par exemple, les E.U. ont leur Ben Laden, les français, leurs jeunes de banlieue (!) et les québécois,… leur Hells Angels!


Un canadien membre des Hells Angels a été arrêté récemment en France, dans le cadre de la vaste opération SharQc menée par la police du Québec le 15 avril dernier et qui visait à démanteler le réseau québécois. L'opération SharQc est le résultat de trois ans et demi d'enquête. Elle a nécessité l'intervention de 1200 policiers et s'est soldée par l'arrestation de 127 des 156 personnes recherchées.


Je n’avais jamais, jusqu’à ces derniers jours, entendu parler des Hells Angels en France, mais ce sujet est récurrent dans l’actualité québécoise.



Qui sont les Hells Angels?


Le Hells Angels Motorcycle Club (littéralement «Club de Moto les Anges des Enfers») est un groupe de motards ayant vu le jour en 1948 en Californie, actif dans le monde entier et considéré comme criminel dans certains pays. À la fin de l'an 2000, les Hells Angels comptaient près de 2 000 membres répartis dans 150 chapitres (ou sièges) sur 4 continents. En 2008, le club a fêté ses 60 ans d'existence.


Au Canada, plusieurs de ses membres sont des criminels condamnés pour meurtre et/ou trafic de produits stupéfiants, entre autres.

1977 : premier chapitre canadien de l'organisation, à Sorel, Québec.

1994 : Maurice Boucher fonde un premier chapitre Nomads au Québec (comme le nom l’indique, ces chapitres n'ont pas d'attache géographique), lequel allait bientôt devenir le chapitre le plus puissant au Canada.

5 mai 2002 : Verdict de culpabilité contre Maurice Boucher pour le meurtre de deux gardiens de prison. Il est condamné à la prison à perpétuité.

Août 2004 : Bien que le chapitre Nomads du Québec ferme ses portes, par la volonté de ses membres, le club canadien est fortement implanté sur tout le territoire et en particulier au Québec.


Aux États-Unis, le gouvernement a tenté à maintes reprises de mettre fin à l'activité du club, en utilisant toutes les manières possibles, certaines mêmes illégales, et de nombreux procès se sont terminés par des non-lieux et des relaxes. Aux Pays-Bas et en Allemagne, les gouvernements ont tenté également de faire interdire le mouvement sans jamais y parvenir.


Au Québec, la police québécoise n'en est pas à sa première opération de démantèlement. Une des plus vaste opération policière, l'opération Printemps 2001, aurait pu faire croire à une quasi disparition du réseau au Québec. Mais l’organisation a réussi à survivre, à se réorganiser et à recruter de nouveaux membres. Certains détenus restent actifs dans le réseau depuis leur pénitencier!


Affaire à suivre!

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L’énigme des Ha! Ha!

Peut-être en quête de mes ancêtres, j’erre durant mes heures perdues dans les jardins du château de Versailles (hé oui, rien que ça). Ainsi, j’ai découvert l’allée des Ha! Ha!

Au Québec, la Commission de toponymie du Québec a recensé pas moins de 31 noms de lieux portant le nom de Ha! Ha!. On trouve par exemple le lac Ha! Ha!, la baie des Ha! Ha! et la rivière Ha! Ha!, dans la région du Saguenay. Ha! Ha! sert aussi à nommer des barrages, une pointe , une municipalité, un ruisseau, etc.

Mais quelle est l’origine de ce nom?
D'après la Commission de toponymie du Québec, le terme Ha! Ha! ne relèverait pas de l'onomatopée, mais plutôt d'une dérivation du terme français "un haha" qui signifie : obstacle inattendu sur un chemin, fossé qui empêche le passage.
Le dictionnaire de français Littré donne cette définition : "Tout obstacle interrompant brusquement un chemin. Ouverture faite au mur d'un jardin avec un fossé en dehors pour laisser la vue libre."


Y aurait-il eu un obstacle inattendu dans l’allée des Ha! Ha! du jardin du château de Versailles? Je m’en vais poser la question à la cour! Cependant, je fais une relation plausible entre le terme et les ouvertures régulières dans les enceintes d'un des domaines du parc du château, ouvertures munies de fossés qui empêchent de pénétrer. A vérifier.
Concernant la baie des Ha! Ha!, on peut comprendre le sens. C'est moins vrai pour les autres lieux tels que rivière ou municipalité, sauf si il existe un lien géographique entre eux.

Pourquoi haha est-il
devenu Ha! Ha! ?

Pourquoi tant de
Ha! Ha!
au Québec ?

C'est pas drôle de se
poser autant de questions!!


Baie des Ha! Ha!, Québec

(extension du fjord Saguenay)
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Tire-toi une bûche, j’ai une affaire à t'conter


C’est quoi une scie à chaîne? Qu’il demande, le journaliste français, à un québécois qui répondait à ses questions avec des mots bizarres.

C’est une tronçonneuse! Qu’il répond, le québécois, au journaliste, car le québécois est au minimum bilingue français-québécois et le français, même journaliste, est nul en langue.

(tiré de la radio France-Inter, présent au salon des entrepreneurs à Paris le 22 avril)



Devinette : ça veut dire quoi « tire-toi une bûche »?

Réponse (très personnelle) : c’est une expression québécoise du temps où il n'y avait pas de chaises mais seulement des bûches pour s’asseoir. En français, ça donne : veuillez prendre place sur mon divan…

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La Dictée des Amériques

La 16ème Dictée des Amériques aura lieu dans 4 jours, c'est à dire le 25 avril prochain. La chanteuse québécoise Ariane Moffatt sera la rédactrice et la lectrice de cette dictée, après Gilles Vigneault, Robert Charlebois, Marie Laberge, Luck Merville et bien d'autres.

La Dictée des Amériques, organisée par le Québec, est le plus important concours international d'orthographe de langue française. Depuis sa création en 1994, plus de 850 000 personnes ont pris part aux différentes épreuves de qualification, en Afrique, en Amérique latine, en Asie, en Europe, aux États-Unis et au Canada. Au Québec, plus de 60 000 personnes participent annuellement à la Dictée.

Le Québec a participé aux Championnats d’orthographe de Bernard Pivot pendant plusieurs années et y a remporté d'éclatants succès, en plus de présenter le plus haut taux de participation dans toute la francophonie. Après le retrait de la France dans l'organisation de la compétition internationale en 1993, la chaîne de télévision Télé-Québec a repris le flambeau, compte tenu de l’engouement du public québécois.

En France, c'est Bernard Pivot, journaliste et animateur à la télévision, qui a créé, en 1985, les championnats de France d'orthographe. Ceux-ci ont rapidement pris une ampleur internationale, jusqu'en 1993, pour revenir ensuite au niveau national sous le nom de Dicos d'or, jusqu'en 2005.

La Dictée des Amériques soumet à ses candidats, champions de leur pays, une dictée suivie de questions portant sur la langue française. Les concurrents participent en tant que juniors, seniors amateurs ou professionnels (dont la langue française est le métier). L'épreuve fait appel chaque année à un auteur, personnalité du monde des lettres ou de la culture canadienne, qui vient dicter lui-même son texte. Elle est diffusée dans la francophonie par la chaîne de télévision TV5.

Et une semaine plus tard…

Un paysage d’hiver
Est un tableau en noir et blanc
Dessiné au fusain.

Quand viennent les beaux jours
De petites touches de couleurs
Apparaissent, ça et là,
Tel le peintre appliquant
Avec soin ses pastels.

Les forsythias donnent le ton
Avec leurs fleurs d’un jaune clinquant.
Explosion de couleurs roses,
Le fleurissement du cerisier
Emerveille jusqu’au plus insensible.
Le magnolia est déjà immaculé
Alors que de vert, point encore!
Les bourgeons des marronniers
Gonflent sous la pression de ses occupants.
D’un vert tendre et toutes flétries
Les feuilles se déploient à vue d’œil,
Jusqu'à devenir mains de géants.

La végétation s’est réveillée
Le jour du printemps.
Elle n’a pas fini de nous surprendre.
Chaque journée sera pleine de surprises
Jusqu’à ce que le tableau,
Éclatant de couleurs,
Soit achevé.
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La vie est apparue un dimanche de mars

La vie est apparue le 15 mars

C'est-à-dire hier. C’était un dimanche.


Des chants d’oiseaux

Une coccinelle

Un bourdon

Des milliers de fourmis

Un nid de guêpes

Un papillon

Des lézards.


J’ai vu tous ces animaux

Comme pour la première fois

Il y avait 20 degrés au soleil

Et des arbres frileux

En tenue d’hiver.


La vie a jailli hier

Des interstices, des trous et des abris

La faune s’est réveillée d’un coup

Pour saluer le soleil.


J’étais là pour admirer.

Et, comme le lézard

Je me suis dorée sur un rocher

Et, comme la fourmi

J’ai gambadé.


On est comme les bêtes :

On revit avec le printemps.

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Dis-moi comment tu conduis, je te dirai qui tu es


C’est instructif d’observer les gens dans les rues, qu'ils soient à pied, en voiture ou à vélo. Les comportements varient d’une culture à l’autre et aussi dans le temps. Je vais comparer 3 lieux que je connais bien : les États-Unis, la France et le Canada.


États-Unis & Canada anglophone.
Aux États-Unis et dans la partie anglophone du Canada, la règle d’or est de respecter les règles. En tant que piéton ou cycliste, on te chicanera si tu confonds les pistes cyclables des voies piétonnes (expérimenté à Vancouver). Dès que tu poses la pointe des pieds sur le passage pour piétons, toutes les voitures s'arrêtent (vécu à Boston : je ne comprenais pas pourquoi toutes les autos attendaient, jusqu’à ce que je réalise que c’était pour moi!). Aux États-Unis, les voitures roulent doucement… C'est d'abord une question de culture et d'éducation. Également, les américains sont plutôt relaxes en général. Enfin, c'est tolérance zéro pour qui enfreint les limites de vitesse. Les policiers n’ont pas l’air gentil, aux États-Unis.

France, Paris.
Les piétons sont inconscients des règlements. Ou plutôt ils s’en fichent. Ils traversent les rues, mais souvent en dehors du passage clouté ou bien quand le « bonhomme » est au rouge. Ils comptent sur les voitures pour qu’elles s’arrêtent. J’ai souvent des sueurs froides, car certains prennent des risques s’en avoir l’air de s’en rendre compte. De plus, ça gène personne de traverser juste devant une voiture de police. Y'a plus de respect, de nos jours... Les cyclistes, après s’être pris de nombreuses contraventions en 2008, se sont calmés. C’était un peu l’anarchie : feux rouges, trottoirs, sens interdits et sens uniques faisaient la joie des Vélib’ (le vélo-liberté se devait de respecter des règles??).

Quant aux automobilistes, c’est autre chose. Il y a eu une évolution, pour ne pas dire une révolution. Il y a 10 ans, Paris était La ville pour tester ses performances en conduite automobile. Les voitures allaient vite, les conducteurs étaient nerveux et le périphérique, une vraie épreuve. Tout cela a bien changé. J’ai retrouvé une ville où les automobilistes klaxonnent moins, roulent modérément et sont nettement moins agressifs. Beaucoup laissent passer les piétons engagés sur les passages cloutés, même les taxis, c’est pour dire. Les lois coercitives pour faire respecter le code de la route y sont sûrement pour quelque chose. Peut-être aussi y a-t-il eu une évolution des mentalités, en tout cas, je l’espère.

Québec, Montréal.
Le Québec est un savoureux mélange entre la culture latine et anglo-saxonne. Suivant les situations ou les domaines de la vie, l’une ou l’autre a tendance à dominer. Pour ce qui concerne le comportement des automobilistes, j’ai observé une grande évolution entre la date de mon arrivée à Montréal et aujourd’hui. On peut dire qu’il s’est passé le phénomène inverse de la France. Alors que les montréalais et les québécois en général conduisaient tranquillement, les montréalais ont changé peu à peu leur comportement et expriment désormais leur côté latin... dans leur char. Et c’est plutôt latin du sud, du genre italien… Ça klaxonne, ça ne respecte pas les piétons et cyclistes, ça ouvre sa vitre pour chicaner un piéton indésirable, ça colle au derrière de la voiture de devant, etc. On parle même d'un nouveau phénomène : la rage au volant. Le comportement des conducteurs change en fonction des saisons. En hiver, l’automobiliste est contraint de lever le pied, neige et verglas obligent. Au printemps, lorsque la chaussée redevient sèche, les conducteurs se sentent comme sur un circuit de formule 1. C’est le soulagement après cinq mois de conduite crispée. On peut enfin « se lâcher » sur la route. En automne, on sent dans les comportements l'appréhension de l'hiver qui revient.

Les piétons québécois sont plus sages que leurs confrères français. Il faut dire que les rues sont larges et il est dangereux de traverser en dehors des passages protégés. Les cyclistes, quant à eux, sont les pires que j’ai côtoyés (dire que j’en faisais partie…). Des latins… très très méditerranéens. Sans compter les patineurs à roues alignées (les rollers) qui s’exhibent dans la rue ou les vélos d’hiver sur les chaussées enneigées. Toutes les excentricités s’expriment et c’est un joyeux désordre!

Je ne croyais pas que ce sujet me fasse couler autant d'encre...
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Le féminisme au Québec

On est le 9 mars et j’ai manqué de 24 heures la Journée de la femme.

C’était l’occasion de rappeler que la femme québécoise a obtenu le droit de vote quatre ans plus tôt que la femme française. Soit 1940 au Québec et 1944 en France.

C’était surtout l’opportunité de parler de façon personnelle du féminisme au Québec. Le féminisme québécois est très marqué et, couplé à la culture nord américaine, il entraine des relations qui m’ont toujours semblé particulières
, basées notamment sur l'égalité entre hommes et femmes.

Les femmes québécoises, après avoir fait des enfants « à la chaîne » jusqu’à la Révolution tranquille des années 70, sous le joug de la religion catholique (avoir 15 enfants n’était pas rare), en sont venues à ne plus en faire du tout. Elles sont aujourd'hui parfaitement émancipées. Elles ont des « chums » (dire tcheum), ce qui veut dire copain.


A titre de comparaison, La France et surtout Paris étaient, avant mon départ au Québec en 1999, un pays de célibataires, correspondant peut-être aux derniers soubresauts post soixante-huitards (la SNCF créait des tarifs spéciaux pour voyageurs célibataires). Elle est devenue en 10 ans un pays d’enfants et de couples traditionnels, mariés en smoking et robe blanche ou encore pacsés, quel affreux nom, ce qui est une sorte de mariage plus cool, avec moins de froufrou (j'ai quitté la France quand le Pacs est arrivé. Le Pacte civil de solidarité a 10 ans).

Au Québec, il y a au contraire peu d’enfants. Les femmes sont libres et maîtres de leur destin. Elles ont toutes une job et un char. Une nouvelle révolution ne semble pas pour demain, mais peut-être je me trompe sur ce point. Et les hommes québécois, dans tout ça? Ils n’usent point de subterfuges tel que séduction, galanterie ou compliments pour trouver une blonde (copine). Que nenni! Ces codes ne s’emploient pas. Les relations
sont beaucoup plus directes. Il faut être pratique.


Le Québec m'a toujours apparu comme le « pays » des divorces et de la garde partagée, souvent d’un enfant unique. L'enfant-valise vit une semaine chez l'un et une semaine chez l'autre. Les deux maisons sont parfois proches géographiquement, pour des raisons pratiques, et les ex-conjoints gardent souvent de bons rapports, voir sont de vrais amis.


Voici quelques conséquences du principe d'égalité dans la vie quotidienne : d’abord, l’homme ne drague pas la femme, c’est la femme qui drague l’homme. Les hommes ne retiennent pas les portes (et les femmes non plus d’ailleurs). Ils ne proposent pas aux femmes de porter galamment leur sacs et paquets. Au restaurant, chacun paie son addition, au centime près. En couple, chacun paie sa part de loyer, même si l’un gagne trois fois plus que l’autre. Partage des tâches obligatoires et, en cas de séparation, chacun fait ses comptes, personne ne doit y perdre au change.


Pour moi qui débarquais dans ce merveilleux pays, jeune et naïve, je me suis vite rendue compte qu’on ne m’avait pas tout dit. Au Québec, une femme étrangère prend 10 ans d’un coup : les hommes ne la regardent plus. Et un homme étranger doit oublier tous ses plans séduction habituels. Il doit tout remettre à plat, observer et réfléchir. Heureusement, Montréal est une ville cosmopolite, ce qui sauve souvent ceux venus d’Europe, d’Amérique latine, d'Afrique du nord ou d’ailleurs.

A trop vouloir l’égalité des sexes, en plus de l'influence anglo-saxonne, les rapports entre hommes et femmes au Québec sont assez déconcertants vu de l'extérieur. Cela n'a pas contribué à développer mon côté féministe, toute femme que je suis. Il faut continuer à lutter pour l’égalité des salaires ou des droits fondamentaux. Mais il me semble que les hommes et les femmes sont beaucoup plus complémentaires qu’égaux. Peut-être qu’au Québec, on a trop exagéré question égalité. Et les conséquences ne sont pas toujours en faveur de la femme elle-même. Parfois peut-être, la femme québécoise rêve en silence d’un vrai gentleman, un homme fort et protecteur, qui lui offre des bouquets de roses...
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Les joies de l'hiver

Je m’étais pourtant dit que des messages sur l’hiver québécois, j’en ai postés assez. Mais j’ai craqué en visionnant Les têtes à claques et les deux clips intitulés : « Les joies de l’hiver ». Y'a pas à dire, l'hiver, ça revient tous les ans. Et à chaque fois, on trouve toujours plein de choses à raconter. C'est finalement un sujet inépuisable même si c'est toujours pareil. Parler de la pluie et du beau temps, ça intéresse tout le monde, personne n'est exclu. Dans le jargon journalistique, un sujet qui revient de façon récurrente s'appelle un marronnier. Drôle de nom. On aurait très bien pu l'appeler une saison, par exemple.


Regardez ces deux sketches : c’est réaliste, c’est le quotidien des québécois de décembre à avril, et c'est drôle!

Les joies de l'hiver 1

Les joies de l'hiver 2

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