Correspondance transatlantique
















Chers amis québécois, depuis mon chez moi parisien, je ne peux m’empêcher de penser à vous, pelletant sans cesse cette neige, aimée ou haïe, qui s’accumule depuis plusieurs mois déjà.

J’ai visionné vos vidéos sur Youtube et Dailymotion et je peux dire que je l’ai presque vécu, en décalé, cette dernière tempête de neige, historique, on peut le dire. Je n’ose vous l'avouer : j’aurais aimé voir ça en direct, moi qui aime tant les hivers québécois et ses tempêtes. Je suis aussi fascinée par ces manifestations de la nature, ces forces mises en jeu et dont l’Homme n’a aucun contrôle. Elles nous rappellent combien nous sommes petits, combien la Nature est grande et combien elle mérite le respect.

Je vous ai vu derrière mon petit écran, bravant le vent violent, enjambant les bancs de neige accumulés incroyablement devant les entrées des maisons, scrutant avec anxiété la route en avant de l’auto pour ne pas perdre de vue les rares traces de signalisation encore visibles à travers la poudrerie.

C’est vrai, le Québec, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver. C’est aussi parfois un banc de neige, n’est ce pas? C’est les tuques et les mitaines, les tempêtes et les bordées de neige, la poudrerie et le grésil.

Je suis en train de vivre, après huit hivers québécois, mon premier hiver européen. Quel changement! Et quel bonheur de profiter des terrasses de cafés au mois de janvier, de sortir sans accumuler tous ces vêtements embarrassants. Quel plaisir de mettre ses petits souliers, de ne pas avoir à les débarrasser de tout un paquet de neige accumulée!

Alors que le Québec est maculé de blanc, déjà la nature s’éveille en France. On peut y admirer toutes les couleurs : l’herbe verte et le jaune, le rose, le violet des premières fleurs. C’est impressionnant de voir poindre le printemps au début du mois de mars, alors que l’hiver, là bas, est tellement loin d’être achevé! Il faut en effet attendre fin avril pour pouvoir oublier la neige et encore mi-mai pour voir exploser le printemps. La vie jaillit alors de la végétation trop longtemps endormie et les feuilles grandissent presque à vue d’œil. Les animaux reviennent à la vie aussi. Tout doit aller très vite car la belle saison est si courte.

Cette transition, que je vis actuellement entre le Québec et l'Europe, est pleine d’émotions. Je redécouvre des sensations oubliées. La vue d’une fleur en mars est un émerveillement. Toute cette verdure en plein hiver me parait presque une erreur. J’ai longtemps, cet hiver, mis mon bonnet, par habitude (une tête nue en hiver au Québec, impossible!). J’ai fini par me rendre compte que ce n’était pas vraiment nécessaire…

Chers québécois : sachez que tous les français rêvent d’avoir une bonne chute de neige au moins une fois dans l’hiver. Ce qui n'a pas été le cas cette fois-ci. Alors, avec un peu d’imagination, je vous envoie toutes les couleurs de la nature dont j’ai accumulé le souvenir ces derniers jours, et vous, envoyez-nous une bonne bordée de neige, rien qu’une!!

1 commentaire:

  1. Très touchant comme entrée! J'ai trouvé un excellent forum de discussion sur la correspondance. Sur ce forum, j'ai pu trouvé des copains avec lesquels j'ai pu correspondre. Voici le lien du forum en question: http://www.reseauetudiant.com/forum/index/f123/

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