Impressions en vrac
Par exemple, j’ai reçu une lettre de ma banque à Montréal qui vante l’arrivée de la carte bancaire à puce. Cela fait sourire quand on sait qu’en France, les cartes à puce existent depuis longtemps, celles pour cabines téléphoniques et les cartes « bleues», cartes bancaires qui n’ont d’ailleurs plus rien de bleu.
Et puis ce temps froid et sec avec un grand ciel bleu que j’ai l’impression d’observer davantage qu’avant mon départ au Québec. Il me semble en effet que les hivers sont plus secs et plus rigoureux qu’avant. Ce qui n’est pas fait pour me déplaire, car je sors bien au chaud avec mon kanuk en rêvant de Montréal et de ses flocons de neige…
Un mot sur la langue anglaise bien maltraitée en France, y compris par les journalistes, ce qui m’écorche les oreilles, moi qui étais habituée à entendre un bel anglais. Un peu d’effort et un peu plus de respect pour cette belle langue!
Et puis cette France qui prend de plus en plus des tournures à la «nord américaine», pour le meilleur ou pour le pire, dont voici quelques exemples qui me viennent à l’esprit :
- les cours de culture générale qu’on galvaude : c’est vrai que les scientifiques, futurs ingénieurs à qui on ne demandera pas d’avoir un esprit critique sur la société, n’ont pas besoin d’en savoir plus que ça sur leur Histoire…
- Le système de santé qui commence à battre de l’aile, avec des avantagés (les plus riches mais aussi les plus pauvres, qui bénéficient de la gratuité des soins) et les plus nombreux pour qui certains soins ou certaines consultations mal remboursés pèsent dans le budget. Egalement, le corps médical est moins accessible et la qualité des soins baisse.
- Les médicaments en libre service et l’automédication qui se développent. Ça, c’est pas mal. Davantage prendre en main sa santé et ne pas se fier exclusivement aux médecins et aux pharmaciens, liés eux-mêmes à l’industrie pharmaceutique. A propos, à quand la vente des médicaments à l’unité, comme au Québec, plutôt qu’en boite de 30 quand on en a besoin que de 10? Ça ferait du bien au déficit de la Sécurité sociale…
- Les magasins qui devraient tôt ou tard ouvrir le dimanche : là-dessus je n’ai pas un avis très tranché, mais les français aiment leurs dimanches et leur supprimer pose un problème culturel. Le dimanche est le seul jour de la semaine épargné des affres de la consommation et de la vie effrénée. Le dimanche, on ralentit le temps. Le temps du dimanche est-il menacé?
- Les petits boulots, le cumul des petits emplois, les contrats de 6 mois : voila une nouvelle réalité du monde du travail en France. A côté de ça, le développement spectaculaire de l’entreprenariat et l’hyper simplification des démarches administratives pour créer son activité professionnelle indépendante, véritable nouveauté dans une France encore trop alourdie sous sa paperasse.
- Enfin, les guirlandes de Noël qu’on déploie à travers rues, à peine fanés les chrysanthèmes de la Toussaint. C’est comparables à Halloween et ses sorcières qu’on balaye bien vite pour accrocher des pères Noël géants, des bonhommes de neige gonflables et des rennes clignotants dans les vitrines et les jardins nord américains.
Bon, pour finir, il faut signaler le prix Médicis offert le 4 novembre dernier à Dany Laferrière, auteur québécois d'origine haïtienne, avec son roman L'Enigme du retour. Il faut que je le lise.
En attendant 2010, je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année, lecteurs de France, du Québec et d’ailleurs !
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sans titre
et dont la date se grave pour la vie.
La perte d'un être cher, son père.
Profiter de ceux qui nous sont proches,
avant qu'ils ne s'en aillent
être près d'eux dès qu'ils ont besoin de nous.
Passer autant de moments ensemble
sans limite ni contrainte
Dire "j'y vais" la veille pour le lendemain.
Ne pas devoir casser sa besace
pour un billet d'avion
Pris trois mois à l'avance.
Pouvoir être présent
dans les derniers instants
Et accompagner vers notre destinée.
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Les p'tits ronds-points*
Les voyez-vous
Tous ces ronds-points
Surgissent soudain
De nos campagnes
Prés et montagnes
Tout ça pour nous.
Ils sont beaux, soit !
Mais nos ronds-points
Poussent un par un
Sur toutes nos routes
C’est la déroute
Des lignes droites.
Est-il trop tard
Ce macadam
Qui nous condamne…
Et au suivant !
Tourne le volant
Redresse le char.
De rond-point-nite ?
Pas outre-mer...
Immenses terres
Aux routes droites
Les volants moites
Sans rond, se grippent.
Chez nos cousins,
Les grands espaces
N’y donnent pas place.
Villes quadrillées
Droites trouées :
Point de rond-point.
* français
La boule à facette de la Nuit Blanche 2009

Yéé!!! Je l'ai vu!
Les lieux de la vie politique
Paradoxalement, je n'en avais qu'une idée bien imprécise. Par exemple, je ne connaissais pas la situation géographique de l'Elysée et de Matignon dans Paris, ni même qui occupe quoi... Bref, j'ai attendu les Journées du patrimoine* du week-end dernier pour découvrir tout ça (Matignon, Elysées, Assemblée nationale, ainsi que quelques ministères), et je me sens depuis dimanche... beaucoup plus française. Peut-être me manquait-il cela pour me réintégrer totalement à mon pays d'origine...!?
Il serait en tout cas intéressant que je développe le sujet des différences entre la politique outre-atlantique et la notre. A suivre, j'espère...
* Sites publics ou privés en accès libre et certains ouverts exceptionnellement, un we par an.
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Douce France, cher pays de mon enfance...
J'en suis encore à la phase d'émerveillement du nouvel arrivant qui découvre un pays pour la première fois, dans les rues de la capitale, sur un sentier des Alpes ou bien le long d'une plage au bord de l'océan.
Cette accessibilité aux beautés de ce pays, cette diversité incroyable qui fait qu'à chaque virage le paysage nous offre une nouvelle surprise, je suis toujours en train de l'intégrer à ma nouvelle vie, et j'espère encore pour longtemps. Les habitants de la France devraient être plus conscients de cette chance qu'ils ont de pouvoir profiter, même avec très peu de moyens financiers, des richesses naturelles et patrimoniales qui sont à leur portée.
Bon, ça fait un peu chauvin mon texte, mais il faut savoir aussi être content de son pays et apprécier ce qui est bien et beau, sans toujours critiquer, ce qui est malheureusement trop systématique chez mes compatriotes.
Quand on revient de l'étranger après plusieurs années, on a cette double jouissance de redécouvrir son pays avec des yeux neufs et de goûter avec encore plus de force aux paysages liés à son enfance, comme Trenet nous l'a chanté.
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France, le retour
On trouve une tonne d’information vantant l’expatriation au Québec, largement soutenue par le gouvernement du Québec lui-même qui invite les jeunes français, à grand renfort de publicité et de réunions d’informations, à franchir l’Atlantique pour gagner la terre promise, l’eldorado, bref, le pays où tout est tellement plus facile, tellement mieux, tellement tout…
Mais pour le retour au pays, que ce soit après 6 mois ou après 10 ans, il n’y a rien ou presque : une page sur le site web du Consulat de France à Montréal qui explique les démarches administratives qui nous attendent, des proches qui nous disent que la France est bien malade, des appartements au loyer prohibitif accessible seulement si on justifie d’un travail longue durée, et son courage à deux mains.
Un expatrié (francophone) est accueilli les bras ouverts au Québec (il faut sauver la langue...) : une semaine d’information est offerte aux arrivants par le Ministère de l’Immigration, ce qui fait gagner 6 mois dans la connaissance et l’intégration au pays. Il y a aussi le parrainage de l’Union française, où un ancien prend en charge un petit nouveau… C’est sans compter toutes les structures mises en place pour la recherche d’emploi : Office des migrations internationales, Agence montréalaise pour l’emploi, etc. Il y a aussi Objectif Québec, association de réseautage professionnel, organisant aussi des sorties culturelles et sportives. Bien des choses sont offertes au français qui désire s’installer au Québec et en particulier à Montréal.
Quand il s’agit de rentrer chez soi, dans le pays qui nous a vu naître et grandir, c’est bien autre chose qui nous attend. Ce qui nous attend, c’est l’ANPE (Pole Emploi depuis peu), la galère de l’administration française (s’y ancrer à nouveau n’est pas chose aisée), la nouvelle monnaie (l’Euro), un pays qui a évolué sans nous et nous qui avons vieilli sans lui.
Non, rentrer chez soi n’est pas facile et il faut peut-être mettre encore plus d’énergie que pour partir. C’est comme une nouvelle expatriation en fait, mais là, le pays à conquérir, c’est le sien.
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Léonard Cohen en concert en France

- à Nantes le 6 juillet
- à Paris-Bercy le 9 juillet
- à Toulouse le 11 juillet.
Je joins un article qui explique les raisons de sont retour sur scène, avec un extrait de concert.
Un grand chanteur canadien, né à Montréal en 1934, que j'écoute en ce moment même.
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Les tongs et les gougounes

Surprise! Elles sont toutes en tongs
Les parisiennes, cet été.
Il fait 30 degrés
Et pour la première fois
Sur les pavés de Paris, je vois
Dans beaucoup de pieds, des tongs.
La gougoune, ainsi qu’on l’appelle là-bas,
Est la sandale préférée des québécois.
De juin à septembre, les pieds,
Revanche de l’hiver, sont dénudés
Tous sont atteints de gougoumania
Les hommes comme les nanas.
Quand je suis rentrée au pays
J’avais parmi mes habits,
Mes gougounes préférées.
Ainsi que je fis durant ces 8 années
Je ne les quitte pas au-dessus de 25 degrés.
Mes gougounes sont devenues des tongs
Mais si j’étais ailleurs sur cette planète
Elles s’appelleraient des claquettes
Ou encore des flip-flops
(Mais cette rime fait un flop…!)
Sachez que, dans tous les cas, les tongs
Ne supportent pas le port de chaussettes.
Gougoune (Qc) ou tongue (Fr) ou claquettes/savates (France d’outre-mer) ou flip-flop (en anglais) : sandale à deux brides dont le point d’attache sur le devant de la semelle se trouve entre le gros et le deuxième orteil (source : Wiktionnaire).
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