Et une semaine plus tard…

Un paysage d’hiver
Est un tableau en noir et blanc
Dessiné au fusain.

Quand viennent les beaux jours
De petites touches de couleurs
Apparaissent, ça et là,
Tel le peintre appliquant
Avec soin ses pastels.

Les forsythias donnent le ton
Avec leurs fleurs d’un jaune clinquant.
Explosion de couleurs roses,
Le fleurissement du cerisier
Emerveille jusqu’au plus insensible.
Le magnolia est déjà immaculé
Alors que de vert, point encore!
Les bourgeons des marronniers
Gonflent sous la pression de ses occupants.
D’un vert tendre et toutes flétries
Les feuilles se déploient à vue d’œil,
Jusqu'à devenir mains de géants.

La végétation s’est réveillée
Le jour du printemps.
Elle n’a pas fini de nous surprendre.
Chaque journée sera pleine de surprises
Jusqu’à ce que le tableau,
Éclatant de couleurs,
Soit achevé.
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La vie est apparue un dimanche de mars

La vie est apparue le 15 mars

C'est-à-dire hier. C’était un dimanche.


Des chants d’oiseaux

Une coccinelle

Un bourdon

Des milliers de fourmis

Un nid de guêpes

Un papillon

Des lézards.


J’ai vu tous ces animaux

Comme pour la première fois

Il y avait 20 degrés au soleil

Et des arbres frileux

En tenue d’hiver.


La vie a jailli hier

Des interstices, des trous et des abris

La faune s’est réveillée d’un coup

Pour saluer le soleil.


J’étais là pour admirer.

Et, comme le lézard

Je me suis dorée sur un rocher

Et, comme la fourmi

J’ai gambadé.


On est comme les bêtes :

On revit avec le printemps.

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Dis-moi comment tu conduis, je te dirai qui tu es


C’est instructif d’observer les gens dans les rues, qu'ils soient à pied, en voiture ou à vélo. Les comportements varient d’une culture à l’autre et aussi dans le temps. Je vais comparer 3 lieux que je connais bien : les États-Unis, la France et le Canada.


États-Unis & Canada anglophone.
Aux États-Unis et dans la partie anglophone du Canada, la règle d’or est de respecter les règles. En tant que piéton ou cycliste, on te chicanera si tu confonds les pistes cyclables des voies piétonnes (expérimenté à Vancouver). Dès que tu poses la pointe des pieds sur le passage pour piétons, toutes les voitures s'arrêtent (vécu à Boston : je ne comprenais pas pourquoi toutes les autos attendaient, jusqu’à ce que je réalise que c’était pour moi!). Aux États-Unis, les voitures roulent doucement… C'est d'abord une question de culture et d'éducation. Également, les américains sont plutôt relaxes en général. Enfin, c'est tolérance zéro pour qui enfreint les limites de vitesse. Les policiers n’ont pas l’air gentil, aux États-Unis.

France, Paris.
Les piétons sont inconscients des règlements. Ou plutôt ils s’en fichent. Ils traversent les rues, mais souvent en dehors du passage clouté ou bien quand le « bonhomme » est au rouge. Ils comptent sur les voitures pour qu’elles s’arrêtent. J’ai souvent des sueurs froides, car certains prennent des risques s’en avoir l’air de s’en rendre compte. De plus, ça gène personne de traverser juste devant une voiture de police. Y'a plus de respect, de nos jours... Les cyclistes, après s’être pris de nombreuses contraventions en 2008, se sont calmés. C’était un peu l’anarchie : feux rouges, trottoirs, sens interdits et sens uniques faisaient la joie des Vélib’ (le vélo-liberté se devait de respecter des règles??).

Quant aux automobilistes, c’est autre chose. Il y a eu une évolution, pour ne pas dire une révolution. Il y a 10 ans, Paris était La ville pour tester ses performances en conduite automobile. Les voitures allaient vite, les conducteurs étaient nerveux et le périphérique, une vraie épreuve. Tout cela a bien changé. J’ai retrouvé une ville où les automobilistes klaxonnent moins, roulent modérément et sont nettement moins agressifs. Beaucoup laissent passer les piétons engagés sur les passages cloutés, même les taxis, c’est pour dire. Les lois coercitives pour faire respecter le code de la route y sont sûrement pour quelque chose. Peut-être aussi y a-t-il eu une évolution des mentalités, en tout cas, je l’espère.

Québec, Montréal.
Le Québec est un savoureux mélange entre la culture latine et anglo-saxonne. Suivant les situations ou les domaines de la vie, l’une ou l’autre a tendance à dominer. Pour ce qui concerne le comportement des automobilistes, j’ai observé une grande évolution entre la date de mon arrivée à Montréal et aujourd’hui. On peut dire qu’il s’est passé le phénomène inverse de la France. Alors que les montréalais et les québécois en général conduisaient tranquillement, les montréalais ont changé peu à peu leur comportement et expriment désormais leur côté latin... dans leur char. Et c’est plutôt latin du sud, du genre italien… Ça klaxonne, ça ne respecte pas les piétons et cyclistes, ça ouvre sa vitre pour chicaner un piéton indésirable, ça colle au derrière de la voiture de devant, etc. On parle même d'un nouveau phénomène : la rage au volant. Le comportement des conducteurs change en fonction des saisons. En hiver, l’automobiliste est contraint de lever le pied, neige et verglas obligent. Au printemps, lorsque la chaussée redevient sèche, les conducteurs se sentent comme sur un circuit de formule 1. C’est le soulagement après cinq mois de conduite crispée. On peut enfin « se lâcher » sur la route. En automne, on sent dans les comportements l'appréhension de l'hiver qui revient.

Les piétons québécois sont plus sages que leurs confrères français. Il faut dire que les rues sont larges et il est dangereux de traverser en dehors des passages protégés. Les cyclistes, quant à eux, sont les pires que j’ai côtoyés (dire que j’en faisais partie…). Des latins… très très méditerranéens. Sans compter les patineurs à roues alignées (les rollers) qui s’exhibent dans la rue ou les vélos d’hiver sur les chaussées enneigées. Toutes les excentricités s’expriment et c’est un joyeux désordre!

Je ne croyais pas que ce sujet me fasse couler autant d'encre...
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Le féminisme au Québec

On est le 9 mars et j’ai manqué de 24 heures la Journée de la femme.

C’était l’occasion de rappeler que la femme québécoise a obtenu le droit de vote quatre ans plus tôt que la femme française. Soit 1940 au Québec et 1944 en France.

C’était surtout l’opportunité de parler de façon personnelle du féminisme au Québec. Le féminisme québécois est très marqué et, couplé à la culture nord américaine, il entraine des relations qui m’ont toujours semblé particulières
, basées notamment sur l'égalité entre hommes et femmes.

Les femmes québécoises, après avoir fait des enfants « à la chaîne » jusqu’à la Révolution tranquille des années 70, sous le joug de la religion catholique (avoir 15 enfants n’était pas rare), en sont venues à ne plus en faire du tout. Elles sont aujourd'hui parfaitement émancipées. Elles ont des « chums » (dire tcheum), ce qui veut dire copain.


A titre de comparaison, La France et surtout Paris étaient, avant mon départ au Québec en 1999, un pays de célibataires, correspondant peut-être aux derniers soubresauts post soixante-huitards (la SNCF créait des tarifs spéciaux pour voyageurs célibataires). Elle est devenue en 10 ans un pays d’enfants et de couples traditionnels, mariés en smoking et robe blanche ou encore pacsés, quel affreux nom, ce qui est une sorte de mariage plus cool, avec moins de froufrou (j'ai quitté la France quand le Pacs est arrivé. Le Pacte civil de solidarité a 10 ans).

Au Québec, il y a au contraire peu d’enfants. Les femmes sont libres et maîtres de leur destin. Elles ont toutes une job et un char. Une nouvelle révolution ne semble pas pour demain, mais peut-être je me trompe sur ce point. Et les hommes québécois, dans tout ça? Ils n’usent point de subterfuges tel que séduction, galanterie ou compliments pour trouver une blonde (copine). Que nenni! Ces codes ne s’emploient pas. Les relations
sont beaucoup plus directes. Il faut être pratique.


Le Québec m'a toujours apparu comme le « pays » des divorces et de la garde partagée, souvent d’un enfant unique. L'enfant-valise vit une semaine chez l'un et une semaine chez l'autre. Les deux maisons sont parfois proches géographiquement, pour des raisons pratiques, et les ex-conjoints gardent souvent de bons rapports, voir sont de vrais amis.


Voici quelques conséquences du principe d'égalité dans la vie quotidienne : d’abord, l’homme ne drague pas la femme, c’est la femme qui drague l’homme. Les hommes ne retiennent pas les portes (et les femmes non plus d’ailleurs). Ils ne proposent pas aux femmes de porter galamment leur sacs et paquets. Au restaurant, chacun paie son addition, au centime près. En couple, chacun paie sa part de loyer, même si l’un gagne trois fois plus que l’autre. Partage des tâches obligatoires et, en cas de séparation, chacun fait ses comptes, personne ne doit y perdre au change.


Pour moi qui débarquais dans ce merveilleux pays, jeune et naïve, je me suis vite rendue compte qu’on ne m’avait pas tout dit. Au Québec, une femme étrangère prend 10 ans d’un coup : les hommes ne la regardent plus. Et un homme étranger doit oublier tous ses plans séduction habituels. Il doit tout remettre à plat, observer et réfléchir. Heureusement, Montréal est une ville cosmopolite, ce qui sauve souvent ceux venus d’Europe, d’Amérique latine, d'Afrique du nord ou d’ailleurs.

A trop vouloir l’égalité des sexes, en plus de l'influence anglo-saxonne, les rapports entre hommes et femmes au Québec sont assez déconcertants vu de l'extérieur. Cela n'a pas contribué à développer mon côté féministe, toute femme que je suis. Il faut continuer à lutter pour l’égalité des salaires ou des droits fondamentaux. Mais il me semble que les hommes et les femmes sont beaucoup plus complémentaires qu’égaux. Peut-être qu’au Québec, on a trop exagéré question égalité. Et les conséquences ne sont pas toujours en faveur de la femme elle-même. Parfois peut-être, la femme québécoise rêve en silence d’un vrai gentleman, un homme fort et protecteur, qui lui offre des bouquets de roses...
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Les joies de l'hiver

Je m’étais pourtant dit que des messages sur l’hiver québécois, j’en ai postés assez. Mais j’ai craqué en visionnant Les têtes à claques et les deux clips intitulés : « Les joies de l’hiver ». Y'a pas à dire, l'hiver, ça revient tous les ans. Et à chaque fois, on trouve toujours plein de choses à raconter. C'est finalement un sujet inépuisable même si c'est toujours pareil. Parler de la pluie et du beau temps, ça intéresse tout le monde, personne n'est exclu. Dans le jargon journalistique, un sujet qui revient de façon récurrente s'appelle un marronnier. Drôle de nom. On aurait très bien pu l'appeler une saison, par exemple.


Regardez ces deux sketches : c’est réaliste, c’est le quotidien des québécois de décembre à avril, et c'est drôle!

Les joies de l'hiver 1

Les joies de l'hiver 2

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