Les Amérindiens aiment "Barack Aigle noir"

Source : The New York Times, traduit par le Courrier International (22 au 28 janvier 2009)

Des centaines d'Amérindiens ont fait le voyage le 20 janvier dernier en direction de Washington, pour l'investiture d'Obama. Celui-ci a reçu de la nation Crow le nom de Barack Black Eagle [Barack Aigle noir].


« Pourtant, loin de l'euphorie et du bouillonnement d'idées, certains demeurent sceptiques. " Obama reste un homme politique, et moi je reste indien" lance le célèbre écrivain amérindien Sherman Alexie. "Je trouve qu'ils ont tous l'air de signataires de traités", poursuit Alexie, paraphrasant le musicien sioux John Trudell. [...]

Très souvent, ces premiers Américains sont invisibles, figés à jamais dans des images mythiques du passé. Ils sont présents sur les photos de Curtis et dans les tableaux de Remington et nous entendons parler d'eux à travers ce qu'en disent les milieux new age. Ils sont cools, ces Indiens. Et puis, dès qu'un nouveau casino ouvre près de l'autoroute, ou qu'une exposition de poteries fait parler d'elle, nous nous rendons compte qu'ils sont toujours là, parmi nous. [...]

Le combat épique des amérindiens a toujours consisté à essayer d'éviter de se faire engloutir par la culture dominante. Les indiens représentent moins de 2% des 300 millions d'Américains. La perte de leurs territoires a eu des effets dévastateurs. Les Indiens meurent plus jeunes que la plupart des Américains, ils souffrent de taux de suicide plus élevés, d'alcoolisme et de problèmes nutritionnels. [...]

Les Indiens qui ont été spoliés avec une brutalité proche du génocide se sentent proches de ceux dont les ancêtres sont arrivés ici enchainés, même si Obama est le fils d'un immigré. [...]
Dans le pays indien, où le désespoir imprègne jusqu'au paysage, le cynisme s'installe dès le plus jeune âge. [...] " La quête de l'identité est au cœur de la vie d'Obama [...]. C'est le combat des Indiens" ». [...]
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